58 % des Français souhaitent que leur maire soit candidat aux élections municipales de mars 2020 et soit réélu, selon une étude du Cevipof menée à l'initiative et en partenariat avec l'Association des maires de France (AMF). Alors qu'ici ou là les prétendants à la fonction de premier magistrat dévoilent leurs intentions, l'enquête conduite en juin 2019 par Ipsos Sopra-Steria auprès d'un échantillon représentatif de 15.308 personnes de 18 ans et plus révèle que les équipes sortantes devraient être bien placées dans l'estime des électeurs. Ce devrait être particulièrement le cas dans les communes de moins de 2.000 habitants. Les édiles y bénéficient, en effet, de la part de leurs administrés d'un capital de sympathie élevé (65 %) et distancient nettement à cet égard leurs collègues des villes de plus de 200.000 habitants (45 %).
Ces résultats devraient mettre un peu de baume au cœur des maires en exercice, dont la moitié affirmaient en novembre dernier vouloir, à l'issue de ce mandat municipal, "abandonner toute fonction élective" (voir ci-dessous notre article du 15 novembre 2018).
Les scores mesurés aujourd'hui sont à rapprocher de la confiance qu'une large majorité (71 %) des Français accordent à l'élu le plus proche d'eux, mais aussi de la satisfaction qu'ils éprouvent à l'égard du bilan de "la municipalité". Les trois quarts des citoyens jugent ce dernier "bon" ou "excellent". Cependant, sur le bilan global de l'action municipale menée depuis 2014, les personnes ayant répondu à l'enquête du centre d'études rattaché à Sciences Po Paris sont un peu moins enthousiastes, décernant une note moyenne de 6,1 sur 10.
Intercommunalité : halte-là !
Dans le sillage du maire, "l'équipe municipale" jouit d'une image positive. Un peu plus des deux tiers des habitants jugent qu'elle est "efficace", "présente sur le terrain" et qu'elle "utilise bien l'argent public". De tels résultats sont là encore de bon augure pour les listes sortantes. D'autant que 81 % des électeurs déclarent qu'ils seront sensibles au bilan de la municipalité lorsqu'ils iront voter. C'est une dimension qu'ils jugent certes, un peu moins importante que le programme des candidats (85 %), mais plus que le "renouvellement des élus en place" (59 %).
Interrogées sur leurs attentes à l'égard du prochain maire, toutes les personnes enquêtées - quelle que soit la taille de leur commune - ont placé la préservation de l'environnement en première ou seconde place. Au sujet de la principale priorité, les habitants des communes de moins de 2.000 habitants et ceux des villes de plus de 200.000 habitants divergent, en revanche : quand les premiers citent le maintien ou le renforcement des services de proximité, les seconds évoquent "plus de sécurité et de tranquillité publiques".
Alors que ces dernières années, l'intercommunalité a grignoté des compétences communales, une majorité des Français souhaitent que le mouvement n'aille pas plus loin pour le moment, estimant que la commune doit exercer des compétences de proximité. Un enseignement intéressant, alors que se profile un "acte 3" de la décentralisation.
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