Pour que les PEDT (projets éducatifs de territoire) "permettent des parcours éducatifs de qualité", il faut renforcer le partenariat "entre tous les acteurs éducatifs", estime le réseau français des villes éducatrices (RFVE). Il l'a même écrit à Najat Vallaud-Belkacem. Dans une lettre adressée à la ministre de l'Education nationale, il appelle à "une rédaction pleinement partagée des projets d'école avec les collectivités territoriales, les parents, les fédérations et associations d’éducation populaire, sous la responsabilité des directrices et directeurs d’écoles maternelle et élémentaire" de façon que chacun "y trouve son intérêt : continuité et cohérence éducative, harmonisation des temps et activités de l'enfant, accompagnement des enfants les plus en difficultés, projets communs, liens aux avec les familles".
Le réseau français des villes éducatrices a également constaté que les rencontres de Brest consacrées aux PEL (projets éducatifs locaux) qu'elles ont "ont permis de mesurer le chemin parcouru dans la diffusion des projets éducatifs".
Jusque-là "on était une bande d'irréductibles Gaulois"
Les sixièmes rencontres nationales des PEL 2015 se sont tenues dans la ville bretonne entre du 4 au 6 novembre, soit deux ans après l'inscription des PEDT dans la loi pour la refondation de l'Ecole, et un an après la décision - en loi de finances cette fois - que le soutien financier de l'Etat à la réforme des rythmes scolaires sera conditionné à l’établissement d’un PEDT. L'enjeu de cette édition était d'"envisager comment, au-delà d'une généralisation quantitative, on peut construire une généralisation qualitative de l'action", a indiqué Sophie Dargelos, déléguée nationale éducation aux Francas, le grand partenaire de ces rencontres.
Pionniers au début des années 2000 - les PEL ont été contractualisés à Brest en 2004 - les Francas et la ville de Brest se félicitent de la reconnaissance qu'a apportée l'inscription des PEDT dans la loi. Du fait de "la forme contrainte qu'ont générée les PEDT, 82% des collectivités y sont passées", note Sophie Dargelos. Pour Marc Sawicki, adjoint chargé de l'éducation à Brest, "les enjeux sont colossaux": "depuis un peu plus d'un an, des milliers et des milliers de projets éducatifs sont à monter" alors que jusque-là "on était une bande d'irréductibles Gaulois", confie-t-il à Touteduc.
Mais avec la montée en puissance se pose la question de la formation. Pour l'instant, le CNFPT ne finance pas la formation d'animateurs, sauf exceptions. Et pour certaines communes, difficile voire impossible de remplacer un animateur parti en formation. "Alors des fois, on se contente du Bafa", admet Sophie Dargelos.
Inventer de nouveaux métiers de l'éducation
L'articulation avec l'école est davantage pensée. "Le dialogue peut parfois être rugueux, mais du coup il y a dialogue", souligne Sophie Dargelos. Pour elle, les résultats sont déjà visibles : pour preuve ces sixièmes rencontres qui réunissent "l'ensemble des acteurs", avec notamment des enseignants, des syndicats d'animateurs et des parents, ce qui n'était pas le cas lors des éditions précédentes.
Avec les PEDT, "on a créé le contenant, à chacun de mettre son contenu", poursuit Marc Sawicki. Ces rencontres nationales permettent l'échange de bonnes pratiques, avec l'objectif de donner des idées pour construire une complémentarité avec l'école. "Il ne s'agit pas de scolariser le temps libre", ni de "concevoir des réponses consuméristes face à certaines demandes familiales", mais d'offrir des "pratiques ludiques" pour renforcer les apprentissages, expliquent les organisateurs de ces rencontres. "On n'évalue pas les compétences", mais on peut aider à les acquérir, résume Sophie Dargelos, qui insiste sur la notion de "temps de loisir" périscolaire ou extrascolaire.
Avec ToutEduc
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