Les ONG Réseau Action Climat et Cler viennent de mettre en ligne un nouvel observatoire climat-énergie. Conçu comme un outil neutre, volontairement sans commentaires, il permet de comparer les objectifs de la stratégie nationale bas carbone (SNBC) adoptée dans le cadre de l'Accord de Paris pour le climat et ceux de la programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE), qui détermine la politique énergétique de la France, avec les émissions et la consommation d'énergie réelles en 2017. Cet état des lieux, qui sera mis à jour régulièrement en fonction des nouvelles données disponibles, présente l'avantage de "donner l'information au grand public", a souligné Hervé Lefebvre, chef du service climat à l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe), qui fait partie du comité de pilotage de l'observatoire, lors d'une conférence de presse organisée ce 13 septembre.
Ecarts par rapport aux objectifs
L'observatoire met donc en exergue les écarts par rapport aux objectifs en termes d'émissions de gaz à effet de serre et de consommation d'énergie. Pour rappel, la France s'est engagée à réduire de 27% ses émissions à l'horizon 2028 par rapport à 2013 et de 75% d'ici 2050. L'an dernier, celles-ci ont dépassé de 6,7% le budget carbone, c'est-à-dire le volume maximum d'émissions de gaz à effet de serre censé ne pas être dépassé pour que la France respecte ses engagements de lutte contre le réchauffement climatique. Dans le détail, le secteur des transports, qui représente près de 30% des émissions de gaz à effet de serre, a dépassé de 10,6% son budget carbone. Le bâtiment est encore plus mauvais élève, avec un dépassement de 22,7% du budget carbone. L'écart est moindre pour l'agriculture (+3,2%) et seule l'industrie a réussi à être dans les clous des objectifs (-0,8%).
Retard dans les énergies renouvelables
Dans le domaine de l'énergie, Paris s'est engagé à réduire de 20% sa consommation d'énergie en 2030 par rapport à 2012. L'observatoire montre que la consommation nationale d'énergie a dépassé de 4,2% les objectifs en 2017, tirée par la consommation d'énergies fossiles (supérieure de 4,5% aux objectifs). La France n'a pas non plus respecté la trajectoire fixée pour augmenter la part des énergies renouvelables. En 2016 (derniers chiffres disponibles), le pays affichait un retard de 12,8%. Quant à la part du nucléaire, que la loi sur la transition énergétique a prévu de ramener à 50% de la production d'électricité en 2025, elle a continué sa baisse en 2017 mais se situe à 2,7% au-dessus de l'objectif.
A l'avenir, l'observatoire pourrait être étendu à d'autres niveaux géographiques, espèrent ses promoteurs, notamment à l'échelle régionale avec la généralisation des schémas régionaux d'aménagement, de développement durable et d'égalité des territoires (Sraddet), à l'horizon 2019.
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