"A l’époque du lancement, le service de collecte géré en régie plafonnait à 230 kg/hab/an d’ordures ménagères résiduelles (105 kg actuellement) et la collectivité s’interrogeait sur l’opportunité ou non d’investir et de remplacer ses deux véhicules de collecte vieillissants", se souvient Christine Schramm, directrice générale des services (DGS), de la communauté de communes de la Vallée de Kaysersberg (Haut-Rhin, 10 communes, 17.500 habitants). Les élus décident alors de tout remettre à plat pour réduire la quantité de déchets produits sur le territoire, maîtriser les coûts et augmenter la qualité du service. Ils lancent un plan d’actions autour d’un constat central : "le meilleur déchet est celui qu’on ne produit pas". Parmi les clés de la réussite : le choix d’une gestion en régie qui a permis d’agir assez rapidement sur tous les fronts.
Toute la communauté mobilisée grâce à une gestion en régie
"Les actions ont été rapidement mises en place grâce à une gestion en régie, explique la directrice des services. La phase d’identification des usagers, distribution des poubelles, équipement des camions est absolument décisive, et nous avons tout fait nous-mêmes, sans mandater de prestataire extérieur, y compris le recrutement et la formation des personnels. Toute la collectivité a mis la main à la pâte, avec une forte mobilisation des élus, dont le président de la communauté et le vice-président en charge du service déchets qui ont été présents à toutes les réunions publiques", souligne la DGS.
Choix de la redevance incitative et montée en puissance du tri sélectif
En 2008, la collectivité a opté pour une redevance incitative, dont la part variable est calculée en fonction du volume et du nombre d’enlèvement des déchets. Et cela avec deux modes de collecte : des poubelles équipées de puces électroniques ou des sacs prépayés (notamment pour les logements collectifs et les habitations de certains secteurs ruraux, dit "écarts", car non desservis par les camions de collecte). Parallèlement, des équipements de tri sont mis en place : trois déchetteries sont ouvertes aux usagers munis d’un badge d’accès (gratuit pour les particuliers, payant pour les professionnels), 44 points de tri sont répartis sur le territoire, dont certains sont enterrés et accessibles aux personnes à mobilité réduite. Des conteneurs permettant le mélange papier/carton/flacon en plastique/métal sont proposés aux habitants, puisque le centre de tri est équipé d'une chaîne automatisée qui permet une séparation très efficace de chaque type de déchets. Des conteneurs textiles sont disposés sur le territoire. Des bacs de compostage individuels et collectifs sont proposés aux habitants. Enfin pour les gros producteurs de biodéchets, une collecte hebdomadaire en porte-à-porte est organisée depuis 2011 auprès des restaurateurs, hôpitaux, cantines scolaires, centres de vacances. Ces déchets organiques sont ensuite compostés par une société.
Réduction des coûts du service grâce à l’optimisation de la collecte
Grâce au développement de la pratique du tri, les habitants ont progressivement pris l’habitude de sortir moins fréquemment leurs poubelles de déchets résiduels. Partant de ce constat, la communauté a pris la décision d’abaisser le taux de présentation de ces poubelles à un bac toutes les trois semaines. La collecte est ainsi plus rapide et nécessite moins de personnel. Elle réduit le coût du service, puisque la communauté, après avoir prolongé la durée de vie de ses deux camions de collecte, les remplace par un seul véhicule dont elle va optimiser le circuit. En outre, elle permet à la collectivité de toucher une subvention plus importante d’Eco-Emballages basée sur la performance du service. Seul ombre au tableau : des sacs non prépayés sont déposés dans certaines poubelles collectives, notamment sur quelques écarts de communes rurales.
Des outils d’information régulièrement actualisés
Un guide pratique annuel du service déchets et un bulletin d’information semestriel sont diffusés et téléchargeables sur le site de la collectivité : ils délivrent conseils, tarifs, horaires… Des affiches sont également disponibles pour préciser la nature des déchets acceptés sur chaque site ou pour informer les vacanciers des consignes de tri. Tout est rassemblé sur le site internet dédié au service déchets. On y trouve également des vidéos, les "trucs et astuces" des usagers, mais aussi un simulateur de redevance, un abécédaire du tri…
Claire Lelièvre / L’Esprit Village – L’Acteur Rural pour la rubrique Expériences des sites www.mairieconseils.net et www.localtis.info
Bilan de la collecte
Ordures ménagères résiduelles : 105 kg d’ordures ménagères résiduelles par habitant et par an sont aujourd’hui collectés par la communauté de commune, contre 240 kg/hab/en moyenne pour le département du Haut-Rhin (316 kg/hab/an moyenne nationale 2010).
Tri sélectif : 145 contre 354 kg/hab/an dans le département – 338 tonnes de biodéchets ont été collectées en 2011 auprès des gros producteurs.
En 2013, la redevance incitative comprend 81,60 euros de part fixe + 9 euros de location de poubelle à l’année + 4,33 euros/levée pour une poubelle de 80 litres (5,95 euros pour 120 litres ; 10,82 pour 240 litres) ou 81,30 euros de part fixe + 1,29 euros par sac de 30 litres (2,15 euros pour 50 litres). Les usagers peuvent régler leur facture par chèque, prélèvement automatique ou en ligne sur le site internet de la collectivité.
Trucs et astuces pour faciliter le tri
La facture du service déchets est accompagnée d’un autocollant "stop pub". C’est près de 40 kg de déchets en moins à stocker, transporter et traiter.
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